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Tutorat Atelier

Développer le tutorat 

1. Une fonction tutorale 

Un des objectifs de L'ATELIER est de développer l'exercice de la fonction tutorale en soulignant son importance dans l'accompagnement des jeunes.

 

C'est reconnaître que des seniors retraités expérimentés puissent s'investir comme tuteurs, afin de favoriser un partage de compétences au sein d'un groupe de jeunes en recherchent d'activités manuelle.


Notre intention est ici d'explorer les mécanismes par lesquels s'opère cette activité de transmission de savoirs en situation de travail, grâce au système du tutorat : comment se forgent les acquis de l'expérience ? Comment les transférer d'individu à individu ? Quelle est sa "valeur ajoutée" en tant qu'outil de transfert de compétences ?


L'ATELIER lieu de transmission de savoir, unissant savoir, savoir-faire et savoir-être en définissant le tutorat comme une approche pédagogique inductive, fondée sur une situation de travail accompagnée. Nous clarifierons, à travers ces éléments de définition, les mécanismes d'acquisition des compétences à l'œuvre dans ce contexte pédagogique particulier. Outil de socialisation professionnelle et de transfert de compétences techniques, le tutorat permet des apprentissages multiples.



2. Le tutorat, un outil d'intégration et de transfert des compétences 

 

Le tuteur a pour missions d' "accueillir, aider, informer et guider les jeunes bénéficiaires. Il doit organiser l'activité des participants dans L'ATELIER et contribuer à l'acquisition des savoir-faire.


Le tutorat s'inscrit dans une situation de travail accompagnée. Il correspond à une fonction de transmission et d'aide à l'acquisition de compétences manuelles entre un ex-professionnel confirmé et une personne novice. Le tuteur remplit aussi une fonction d'accueil et d'intégration. Le tuteur est la personne désignée pour favoriser l'intégration du jeune dans la structure, pour permettre au jeune de prendre ses marques. Nous observons un double rôle du tuteur : un rôle d'intégration et de transmission des compétences. La philosophie de faire apprendre aux jeunes les bons gestes, avec ceux qui les possèdent", d'assurer la transmission de savoirs et de savoir-faire de génération en génération.


La pédagogie se base sur une mise en situation : de nature inductive, elle évite ainsi de confronter le jeune à risque de "déréalisation", par comparaison aux méthodes de scolarisation en salle, "hors du réel". Il n'y a pas meilleur moyen pour connaître un outil que de vouloir l'utiliser. Ce processus accompagné permet, de plus, de profiter pleinement des mécanismes de "réflexivité", de "descriptabilité" et "d'indexabilité" qui expliquent les modes de production des savoirs pratiquent ou savoirs d'action que l'homme social développe au quotidien, à travers les différentes expériences qu'il traverse. Fort des situations qu'il expérimente, l'agent ou acteur social se forge un degré plus ou moins élevé de "réflexivité" (aptitude à analyser ses présupposés, convictions et doutes), de "descriptabilité" (aptitude à décrire la situation avec recul et "d'indexabilité" (mise en contexte des informations acquises). Ces concepts aident à identifier le processus par lequel naissent les apprentissages induits par l'expérience : ils résultent de la mise en jeu simultanée, dans les situations réelles rencontrées, de ces phénomènes de réflexivité, de descriptabilité et d'indexabilité, qui rendent intelligibles les expériences vécues et permettent un travail d'appropriation des problèmes rencontrés et des contextes dans lesquels ils apparaissent, et d'assimilation des solutions adoptées*.


L'homme de métier fait profiter le jeune de son expérience d'analyse des problèmes rencontrés et l'éclair sur les bons gestes et les voies de raisonnement à emprunter pour trouver des réponses appropriées. Il ne délivre pas "clés en main" des solutions toutes faites mais propose un mode d'approche des problèmes, qu'il aura eu l'opportunité de tester tout au long de son parcours professionnel. En favorisant chez le jeune un travail d'observation, d'analyse, de prise de recul, il " l'aide à faire tout seul ". Le transfert de compétences est autant technique que méthodologique, le savoir échangé est autant manuel que cognitif. Les erreurs commises par l'homme d'expérience sont épargnées au jeune, lui permettant ainsi d'avancer plus vite. Le tutorat, mot dérivé du latin tutor, tutrix désignant un défenseur, un protecteur ou un gardien qui décrit précisément cette fonction d'aide, d'appui, exercée entre une personne en mesure "d'apporter" et une personne en situation de "recevoir". Dans le cadre de ce dispositif, le tuteur à un rôle d'accompagnement: il transmet ce qu'il sait, en conséquence, il donne ce qu'il possède.



3. L'aspect cognitif de la dextérité manuelle

 

On se surprend à effectuer des manipulations manuelles complexes sans y penser, comme si nos mains "pensaient toutes seules", avaient leur intelligence propre.


Loin de n'être qu'un songe de travailleur du dimanche, l'aspect cognitif de notre dextérité manuelle est un sujet de plus en plus à l'ordre du jour en sciences cognitives. On y traite du lien intime entres mains et pensée tant sous l'angle neurophysiologique, philosophique ou évolutif que culturel ou même esthétique.


L'aspect "incarné" de cette articulation main/pensée constitue toutefois un thème récurrent. La main est la partie de notre corps la plus présente à notre système visuel. Si bien que l'hypothèse que le cerveau crée un espace visuel relativement stable centré sur la main semble être appuyée par diverses expériences (main vue par réflexion dans un miroir pour réduire les douleurs des membres fantômes, illusion de la main en caoutchouc, etc...


L'idée que le cerveau, les yeux et les mains forment un système global et que ce qu'on appelle la rationalité est quelque chose de foncièrement pratique et orienté par l'action. L'espace "péri personnel"*, c'est-à-dire l'espace à portée de main autour de nous qui nous aide à créer du sens grâce aux capacités exploratoires et démonstratives de la main. Nos mains participent littéralement à notre pensée en rapportant une série de tâche cognitives que l'on accomplit avec plus de succès quand on peut gesticuler pour les résoudre.


Sans parler de tous les phénomènes de compréhension mutuelle entre individus que nos mains favorisent. Et cela, non seulement au niveau des gestes accompagnant notre langage verbal (ou même l'origine gestuelle possible de ce langage oral), mais également pour générer ou comprendre des aspects plus métaphoriques du langage parlé, quand ce n'est pas carrément l'utilisation des mains pour le langage signé des personnes sourdes.



Fredy-Planchot Agnès, "Reconnaître le tutorat en entreprise", Revue française de gestion, 6/2007 (n°175), p. 23-32.

 

The Hand, an Organ of the Mind : What the Manual Tells the Mental coordonné par Zdravko Radman.








 






 



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